Cruroplastie
lifting de la face interne de la cuisse
Le lifting de la face interne de la cuisse
Lorsqu’il existe un relâchement de la peau au niveau de la face interne des cuisses, une lipoaspiration isolée ne peut suffire et seule une remise en tension de cette peau est susceptible de corriger ce défaut : c’est le lifting crural ou cruroplastie ou lifting de la face interne de la cuisse.
Définition, objectifs et principes
Lorsqu’il existe un relâchement de la peau au niveau de la face interne des cuisses, une lipoaspiration isolée ne peut suffire et seule une remise en tension de cette peau est susceptible de corriger ce défaut : c’est le lifting crural ou cruroplastie ou lifting de la face interne de la cuisse.
La peau de l’intérieur des cuisses est fine et ses fibres élastiques fragiles. Elle est donc rapidement dégradée par le vieillissement naturel ou par les variations pondérales.
Cette dégradation est souvent mal vécue et la demande de réparation est donc forte.
Au problème de l’excès de peau s’associe souvent le problème d’un excès de graisse localisé à ce niveau. L’augmentation de son volume peut devenir gênant à la marche à cause du frottement.
L’intervention a alors pour but de réduire l’infiltration graisseuse par une lipoaspiration, mais aussi de supprimer l’excédent cutané et de suspendre solidement la peau restante afin de la retendre efficacement.
Ces lésions ne justifient pas une prise en charge par la Sécurité Sociale, à l’exception des séquelles d’obésité après chirurgie bariatrique qui peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une participation financière par l’assurance maladie.
Avant l’intervention
Un examen clinique minutieux permettra de définir le type d’intervention le plus approprié à votre cas (choix de l’incision, opportunité ou non d’une lipoaspiration associée…). Une information précise du déroulement de l’intervention, des suites et du résultat prévisible sera faite lors de la première consultation. Notamment, l’emplacement de la cicatrice résiduelle vous sera bien exposé.
La consultation est très importante car elle permet au chirurgien de préciser quels sont les désirs exacts de la patiente et surtout ce qu’elle est capable d’accepter comme cicatrice. En effet, un même cas peut-être traité par 2 opérations différentes. Par exemple, si la patiente désire un résultat parfait, qu’elle n’a pas peur d’avoir des cicatrices visibles et qu’elle est connue pour bien cicatriser, on pourra indiquer une opération à cicatrice verticale.
Dans le cas contraire on peut préférer un résultat plus modéré mais avec une cicatrice bien cachée dans le sillon.
Un bilan pré-opératoire habituel est réalisé conformément aux prescriptions.
Après l’intervention
La sortie pourra intervenir en règle générale le lendemain ou le surlendemain de l’intervention.
Dans les suites opératoires, des ecchymoses (bleus) et un oedème (gonflement) peuvent apparaître. Ils régresseront pour l’essentiel dans les 10 à 20 jours suivant l’intervention.
Les douleurs sont en règle générale supportables, avec un traitement adapté, à type de courbatures, de tiraillements ou d’élancements.
Dans tous les cas, il s’agit d’une chirurgie un peu invalidante car il y a gêne à la marche simplement à cause de la topographie des zones opérées.
La cicatrice est située au fond d’un profond sillon dans lequel il y a de l’humidité. La cicatrisation est donc toujours un peu plus longue qu’ailleurs en zone sèche. Durant cette période, il conviendra d’éviter tout mouvement d’étirement brutal comme par exemple en s’asseyant.
Il y a lieu de prévoir un arrêt de travail de 1 à 3 semaines, en fonction de la nature de l’activité professionnelle. La pratique d’une activité sportive pourra être reprise progressivement à partir de la 6ème semaine post-opératoire.
La cicatrice est souvent rosée pendant les 3 premiers mois puis elle s’estompe en règle générale après le 3ème mois, et ce, progressivement pendant 1 à 3 ans. Elle ne doit pas être exposée au soleil ni aux UV avant 3 mois.
Type d’anesthésie :
Le choix entre ces différentes techniques sera le fruit d’une discussion entre vous, le chirurgien et l’anesthésiste.
Modalités d’hospitalisation :
- Le médecin anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.
- L’arrêt du tabac est très vivement recommandé au moins un mois avant et un mois après l’intervention (le tabac peut être à l’origine d’un retard de cicatrisation, voire d’une nécrose).
- L’arrêt d’une éventuelle contraception orale peut être requis, notamment en cas de facteur de risques associés (obésité, mauvais état veineux, trouble de la coagulation).
- Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.
- Une préparation cutanée (type savon antiseptique) est habituellement recommandée la veille et le matin de l’intervention.
- Il est fondamental de rester à jeun (ne rien manger, ni boire) 6 heures avant l’intervention.
L’intervention
Chaque chirurgien adopte une technique qui lui est propre et qu’il adapte à chaque cas pour obtenir les meilleurs résultats. Toutefois, on peut retenir des principes de base communs.
Les techniques modernes sont moins agressives. Elles respectent beaucoup mieux l’architecture des tissus et notamment les vaisseaux lymphatiques et sanguins.
Ceci permet de diminuer le taux de complications. La quasi absence d’écoulement post-opératoire permet de se passer de drain ce qui est d’un grand confort. Une lipoaspiration est associée chaque fois qu’il existe une infiltration adipeuse de la région.
De l’examen de la peau découle 3 types d’opération :
Technique horizontale pure :
On l’utilise lorsque l’excès en longueur est prédominant. Il se traite en tirant la peau vers le haut « comme on remonte un pantalon ». La cicatrice part du pli de l’aine. Elle se prolonge ensuite dans le sillon entre le périnée et le haut de la face interne de la cuisse, et se poursuit en arrière jusqu’au pli fessier où elle se termine.
Dans cette technique, la traction est verticale. Pour éviter que la cicatrice ne redescende, le chirurgien doit fixer de la peau en profondeur au ligament situé en haut de la face interne de la cuisse.
Technique verticale pure :
Technique mixte :
La durée de l’intervention est en moyenne de 2 heures. Elle est variable en fonction du chirurgien et de l’ampleur des améliorations à apporter et peut aller jusqu’à 4 heures dans les pertes de poids massives.
En fin d’intervention, on réalise un pansement à l’aide de bandes élastiques collantes ou bien on met en place un panty de liposuccion.
Le résultat
Il n’est apprécié qu’à partir d’un délai de 6 à 12 mois après l’intervention. Il convient en effet, d’avoir la patience d’attendre le temps nécessaire à l’atténuation de la cicatrice.
On observe, le plus souvent, une bonne correction de l’infiltration graisseuse et du relâchement de la peau, ce qui améliore sensiblement la morphologie de la cuisse.
Les cicatrices sont habituellement assez discrètes, d’autant qu’elles sont en grande partie cachées dans un pli naturel et dissimulables par des sous-vêtements (sauf si l’association à une cicatrice verticale était nécessaire). Il faut toutefois savoir que, si elles s’estompent bien en général avec le temps, les cicatrices ne sauraient disparaître complètement. A cet égard, il ne faut pas oublier que, si c’est le chirurgien qui réalise les sutures, la cicatrice, elle, est le fait du (de la) patient(e).
Ainsi, grâce à une amélioration des techniques et grâce à l’expérience acquise, les résultats de cette intervention, qui a eu longtemps mauvaise réputation, se sont aujourd’hui très nettement améliorés.
Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes et que vous êtes prêt(e) à assumer la rançon cicatricielle, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction
Il s’agit néanmoins d’une chirurgie délicate pour laquelle la plus grande rigueur ne met en aucune manière à l’abri d’un certain nombre d’imperfections, voire de complications.
Le plus souvent, un lifting de la face interne des cuisses correctement indiqué et réalisé rend un réel service aux patient(e)s avec l’obtention d’un résultat satisfaisant et conforme à ce qui était attendu.
Cependant, il n’est pas rare que des imperfections localisées soient observées sans qu’elles ne constituent de réelles complications :
- Ces imperfections concernent notamment la cicatrice qui peut être un peu trop visible, colorée, distendue, voire adhérente.
Les cicatrices sont soumises aux aléas de toute cicatrisation avec le risque d’une évolution hypertrophique, qui peut alors nécessiter certains traitements spécifiques.
En cas de tension excessive imposée aux sutures, on peut observer un abaissement, voire une migration vers le bas de la cicatrice, exposant alors au risque de traction sur la vulve. - Les résultats de la lipoaspiration quant à eux peuvent être caractérisés par une insuffisance de correction, une légère asymétrie résiduelle ou de petites irrégularités de surface.
Ces imperfections de résultat sont en général accessibles à un traitement complémentaire : « petites retouches » chirurgicales réalisées sous anesthésie locale ou anesthésie locale approfondie, mais pas avant le sixième mois post-opératoire.
Les complications envisageables
Un lifting de la face interne des cuisses, bien que réalisé pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en reste pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques liés à tout acte médical, aussi minime soit-il. Il faut distinguer les complications liées à l’anesthésie de celles liées au geste chirurgical.
En ce qui concerne l’anesthésie,
Il faut savoir, en effet, que les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces trente dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout quand l’intervention est réalisée en dehors de l’urgence et chez une personne en bonne santé.
En ce qui concerne le geste chirurgical :
En effet, des complications peuvent survenir au décours d’un lifting de la face interne des cuisses qui constitue une des interventions les plus délicates de la chirurgie plastique et esthétique.
Parmi ces complications envisageables, il faut citer :
- Les accidents thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire), bien que globalement assez rares après ce type d’intervention, sont parmi les plus redoutables. Des mesures
préventives rigoureuses doivent en minimiser l’incidence : port de bas anti-thrombose, lever précoce, éventuellement traitement anti-coagulant. - La survenue d’un hématome, en fait assez rare, peut justifier une évacuation afin de ne pas risquer d’altérer secondairement la qualité esthétique du résultat.
- La survenue d’une infection est favorisée par la proximité des orifices naturels (gîte microbien) et est prévenue par une hygiène pré et post-opératoire rigoureuse jusqu’à la cicatrisation complète. Son traitement peut faire appel à une prescription d’antibiotiques, et selon les cas, à une reprise chirurgicale, éventuellement un drainage. Elle peut parfois laisser des séquelles inesthétiques.
- On observe parfois à partir du 8ème jour post-opératoire, la survenue d’un épanchement lié à un écoulement de lymphe et à un suintement de la graisse. La compression et le repos en constituent les meilleures préventions. Un tel épanchement doit parfois être ponctionné et il s’assèche en général sans séquelle particulière.
- Un retard de cicatrisation est possible : il allonge les suites opératoires.
- Une nécrose cutanée est parfois observée, en règle limitée et localisée. Les nécroses importantes sont, en fait, rares. Elles sont beaucoup plus fréquentes chez les fumeur(se)s, surtout si l’arrêt du tabac n’a pas été strictement respecté. La prévention de ces nécroses repose sur une indication bien posée et sur la réalisation d’un geste technique adapté et prudent, évitant toute tension excessive au niveau des sutures.
- Des altérations de la sensibilité, notamment la diminution de la sensibilité de la partie haute de la face interne de la cuisse peuvent persister même si la sensibilité normale réapparaît le plus souvent dans un délai de 6 à 12 mois au décours de l’intervention.
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